Semaine de sensibilisation aux maladies mentales 2025, 5-11 octobre : Les soins de santé mentale sont un droit, pas un privilège
À l'occasion de la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, les Canadiens mettent en lumière un système qui, trop souvent, laisse les gens dans l'attente, en difficulté ou complètement exclus.
La Semaine de sensibilisation aux maladies mentales est une campagne nationale annuelle d'éducation du public coordonnée par l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM). Le thème de cette année, « La santé mentale et la consommation de substances psychoactives : un droit, pas un privilège », invite tous les dirigeants et toutes les communautés à garantir à chacun un accès équitable aux soins et au soutien.
En tant que membre de l' ACMMSM, l'ACSM soutient la vision d'un Canada où chacun a accès en temps opportun et sans obstacle aux programmes, services et soutiens en matière de santé mentale. Une analyse récente de l'ACSM nationale a révélé que neuf Canadiens sur dix estiment qu'il est important d'avoir accès en temps opportun aux soins de santé mentale. Quatre-vingt-trois pour cent estiment que nous avons besoin de plus de professionnels pour répondre à la demande. Et pour les jeunes, le coût reste le principal obstacle, près de six Canadiens sur dix âgés de 18 à 24 ans déclarant ne pas avoir les moyens de se payer les soins dont ils ont besoin.
Ces statistiques reflètent une réalité que beaucoup connaissent déjà. Les gens attendent sur des listes qui s'étendent sur des mois, ou ils doivent faire face à des factures qu'ils ne peuvent tout simplement pas payer. Dans certaines communautés, les services n'existent tout simplement pas.
Le logement en est un exemple frappant. Les personnes en mauvaise santé mentale sont 50 % plus susceptibles de vivre dans un logement inadéquat (qui ne répond pas à leurs besoins) que celles qui déclarent être en bonne santé mentale. Lorsque le logement est instable, la santé mentale est menacée. Lorsque la santé mentale se détériore, les chances de trouver et de conserver un logement diminuent également, ce qui souligne la nécessité de s'attaquer aux déterminants sociaux de la santé afin d'améliorer la santé mentale.
Une perspective fondée sur les droits de la personne
L'idée que la santé mentale est un droit de la personne n'est pas nouvelle. Elle est déjà reconnue par le droit international des droits de la personne, qui affirme le droit de toute personne au meilleur état de santé physique et mentale possible. Ce droit va au-delà de l'absence de maladie. Il comprend la capacité de vivre dans la dignité et de jouir du bien-être dans tous les sens du terme.
Le Canada a souscrit à ces engagements, mais ne les respecte pas, car les lacunes restent profondes et persistantes. Les habitants des régions rurales et éloignées n'ont souvent aucun service vers lequel se tourner. Beaucoup ne trouvent pas de soins adaptés à leur culture. D'autres sont contraints de payer de leur poche pour suivre une thérapie ou bénéficier d'un accompagnement psychologique, car la plupart des services ne sont pas couverts par la Loi canadienne sur la santé.
Comme la loi ne classe pas ces services comme médicalement nécessaires, les provinces et les territoires ne reçoivent pas de transferts fédéraux pour les couvrir. Cela signifie que des millions de personnes doivent soit payer de leur poche, soit s'en passer, certaines attendant d'être en situation de crise avant de demander de l'aide. Ces réalités contredisent les promesses faites par le Canada sur la scène internationale et vont à l'encontre des protections prévues par la législation canadienne.
Notre vision
L'ACSM continue de militer en faveur d'une société qui accepte et investit dans la santé mentale de tous. Cela signifie que chaque personne a accès à des soins, à des fondements sociaux qui favorisent une bonne santé mentale, à une protection contre la stigmatisation et la discrimination et à la liberté de ne pas subir de mauvais traitements.
L'accès aux soins de santé mentale implique un système correctement financé qui offre des services adaptés à la culture, équitables et basés sur les besoins des personnes. Il s'agit essentiellement de traiter la santé mentale avec la même priorité que la santé physique.
L’accès à une bonne santé mentale signifie que le logement stable, la sécurité du revenu, l'éducation, l'accès à la terre et à la nature et d'autres déterminants sociaux sont reconnus et financés comme essentiels. L'ACSM fonde depuis longtemps sa conception de la santé mentale sur ces déterminants sociaux et renforce ses partenariats afin de promouvoir l'équité.
La protection contre la discrimination et la stigmatisation signifie que les personnes atteintes de maladies mentales et de problèmes de toxicomanie sont pleinement intégrées dans la société. Cela implique de s'attaquer aux séquelles du colonialisme, du racisme et des inégalités systémiques dans les systèmes de santé mentale (un sujet dont nous venons de parler lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation de cette année – vous pouvez en savoir plus ici). Cela signifie également valoriser le soutien par les pairs comme un complément durable et bien financé aux soins médicaux.
L'absence de violence, de mauvais traitements et d'abus signifie mettre l'accent sur la dignité et l'autodétermination dans tous les programmes et toutes les politiques et explorer des alternatives à l'isolement, à la contention et au traitement involontaire. Cela pourrait également se traduire par le renforcement des programmes de déjudiciarisation pour les personnes ayant commis des infractions liées à la drogue et par la garantie que les normes de soins reflètent les expériences vécues par les personnes concernées.